Vendre des produits industriels : une opportunité à double tranchant 

Entre 70 % et 80 % des viennoiseries et pâtisseries vendues en boulangerie sont désormais issues de la production industrielle, selon la Fédération des Entrepreneurs de Boulangerie (FEB).

Ce chiffre illustre une tendance croissante : face à la pression économique, au manque de main-d’œuvre et à la recherche de rentabilité, certains artisans choisissent d’intégrer des produits prêts à l’emploi ou précuits.

Mais si la démarche peut sembler attractive à première vue, elle doit être mûrement réfléchie, car elle impacte à la fois l’image, la qualité et la rentabilité du point de vente.

Les avantages d’une offre industrielle 

  • Une meilleure gestion des stocks : les produits industriels, plus stables et standardisés, offrent une meilleure maîtrise des quantités et des dates limites, réduisant ainsi les pertes. 
  • Facilité de réassort au cours de la journée : il est possible de réalimenter les vitrines au fil de la journée sans interrompre la production artisanale, un atout en période de forte affluence. 
  • Élargir rapidement la gamme : viennoiseries, sandwichs, pâtisseries ou snacks salés peuvent être ajoutés facilement pour diversifier l’offre sans investissement lourd en formation ou matériel. 
  • Réduction des coûts : moins de besoin en main-d’œuvre qualifiée, en temps de préparation et en matériel de production, ce qui allège les charges fixes. 
  • Produits à forte marge : certaines références industrielles bien choisies permettent d’obtenir une rentabilité supérieure, surtout sur les produits tendances. 

Les inconvénients à ne pas négliger 

  • Une qualité souvent inférieure à celle des produits artisanaux. Même si les recettes industrielles progressent, elles manquent généralement de saveur et d’authenticité. Cette différence peut altérer l’image du magasin et, à terme, faire fuir la clientèle fidèle à l’artisanat
  • Un besoin d’espace de stockage supplémentaire, notamment en surgélation ou réfrigération, avec les coûts d’énergie et de logistique que cela implique. 
  • Les produits industriels « premium » peuvent être onéreux à l’achat, réduisant la marge si les prix de vente ne sont pas ajustés. 
  • La remise en œuvre (décongélation, cuisson, finition, présentation) doit être parfaitement maîtrisée pour éviter toute perte de qualité ou incohérence visuelle avec le reste de la gamme. 
  • Enfin, le risque majeur reste de banaliser l’offre et de diluer l’identité artisanale du point de vente, alors que celle-ci constitue souvent le cœur de sa valeur ajoutée. 

Comment éviter les pièges ?

Les nombreux avantages de l’option “produits industriels” ne sont pas sans risques. Afin de les estimer et de les contenir il est possible de faire appel à son expert-comptable.

Il accompagne le chef d’entreprise pour : 

  • Analyser la rentabilité d’une offre industrielle avant son lancement, 
  • Simuler différents scénarios (investissement, coûts de stockage, marge réelle, retour sur investissement), 
  • Définir une stratégie de prix adaptée à la concurrence, 
  • Estimer l’impact sur l’image de marque de la boutique
  • et suivre dans le temps l’impact financier et commercial de cette diversification. 

En conclusion 

Vendre des produits industriels dans une boulangerie-pâtisserie est tout à fait possible, mais à condition d’être stratégique et sélectif

Pour cela plusieurs points sont à retenir : 

  • Choisir des produits de qualité, qui s’intègrent naturellement à la gamme artisanale, 
  • Soigner la remise en œuvre pour garantir fraîcheur et cohérence visuelle, 
  • Déterminer un prix de vente équilibré pour préserver les marges, 
  • Préserver l’image artisanale qui reste un gage de confiance et de fidélité pour la clientèle. 

Sources : FEB, Les nouvelles de la boulangerie, Nice matin, sources personnels